Faire face aux habitudes d'agriculture et la pression des lobbies…
Glyphosate, quand tu nous tiens…
C'est un désherbant total, non sélectif et à large spectre qui détruit les racines de la plante par absorption du produit pulvérisé sur ses feuilles (action systémique). C'est simple, tout végétal qui est touché meurt dans les 15 jours.
Son efficacité et sa simplicité d'emploi en fait l'herbicide le plus utilisé au monde, tant en agriculture que dans les jardins publics ou chez les particuliers. Aujourd'hui, près de 700 000 tonnes de produit sont vendues chaque année dans le monde, dont 8 000 en France.
L'histoire et l'invention du glyphosate
La découverte initiale du gyphosate en 1950 a été l’œuvre d’un chimiste suisse, Henri Martin. La société Monsanto ayant découvert son activité herbicide l'a commercialisé sous le nom de « Roundup » en 1974.
Un herbicide rendu incontournable
Le glyphosate est incontournable dans l'agriculture industrielle. Il sert à détruire toutes les adventices (les herbes non désirables dans les cultures), facilite le nettoyage des sols avant semi, contrôle facilement les levées d'herbes en cours d'année dans les vignes, les vergers... et aussi dans les jardins publics fastidieux à entretenir. Il limite la main d’œuvre dans le contrôle des « mauvaises herbes » et fait augmenter significativement les rendements des cultures. Il est aussi utilisé sur le blé en pré-récolte pour hâter sa maturité et planifier les moissons.
Des cultures OGM résistantes au Glyphosate
Une plante résistante au Roundup est une plante capable de tolérer l'action herbicide du produit. Ainsi, l'agriculteur peut désherber ses cultures même une fois poussées. Le champ sera donc toujours « propre ». Il en résulte une concentration importante du glyphosate dans la plante et dans ses graines (soja, maïs, riz…) destinées à l'alimentation animale et humaine.
Le tour de passe passe juridique par Monsanto face aux autorités sanitaires de tous les pays est d'avoir fait relever les taux légaux de résidus tolérés dans les plantes et les graines.
Le groupe a ainsi compensé la perte de son brevet en 2000 en commercialisant des OGM tolérants son herbicide. De plus, l'agriculteur qui sème ces OGM est obligé par contrat d'utiliser le désherbant associé : le glyphosate. Double-emploi donc double-gain.
Une publicité mensongère pour un glyphosate soit disant bio-dégradable
Le glyphosate a été présenté par Monsanto comme un herbicide totalement biodégradable, propre et sans danger, ne laissant aucun résidu dans le sol. Analyses et études à l'appuie ? Or, l'herbicide a été retrouvé dans 38 % des cours d'eau analysés. Monsanto a été condamné à 15 000 euros d'amende pour "publicité mensongère" en 2007.
Cette amende pèse bien peu face aux 30 années de publicité mensongère qui s'est ancrée dans la conscience collective d'une génération entière d'agriculteurs du monde entier. Elle pèse bien peu face au 1,5 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2017.
Le glyphosate : dangereux et cancérigène, pourquoi l'utilise-t-on toujours ?

Malgré cet état de fait, dont résulte une pollution planétaire de grande ampleur, le glyphosate entre aujourd'hui dans la composition de plus de 750 herbicides divers.
Le glyphosate est toxique et stérilisant
Il résulte de cette accumulation de résidus une toxicité des sols et des plantes. Des études probantes démontrent que cette toxicité se retrouve dans toute la chaîne alimentaire, y compris dans le sang humain et serait responsable d'un cancer du sang particulier : le lymphome non hodgkinien.
On note aussi une résistance au glyphosate de certaines herbes envahissantes qui maintenant prolifèrent, rendant ces parcelles de terres impropres à l'agriculture. Ironie donc de l'histoire pour l'humanité, car sous couvert de vouloir nourrir la planète, Monsanto stérilise et pollue durablement les sols de notre terre nourricière.
Un glyphosate addictif
L'addiction au glyphosate dans le monde agricole est telle que même nos représentants Européens ne parviennent pas à interdire cette molécule. En 2015, ni l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), ni l'Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA) ne suivent le diagnostic de l’agence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les causes de cancer. Relayés par les lobbies agro-industriels, certaines études ont même été écartées par ces agences. Pourtant, en 2016 au tribunal de La Haye, Monsanto est accusé de crimes contre l'humanité et d'écocide.
Le glyphosate aujourd'hui en Europe et en France
En octobre 2017, la bataille juridique a fait rage entre la Parlement Européen qui demandait l'interdiction du glyphosate à trois ou cinq ans et le Conseil Européen qui souhaitait sa prolongation pour 10 ans. Il en résultera une interdiction dans les cinq à sept ans.
La France de son côté, a obtenu de la Commission Européenne le droit de légiférer sur l'interdiction du glyphosate. Ainsi, par une volonté politique et pour donner des gages à l'écologie politique, le Président de la République s'est prononcé le premier janvier dernier pour une interdiction du glyphosate en France d'ici trois ans.
Déjà depuis le 1er janvier 2017, l’objectif « zéro phyto » doit être respecté dans l’ensemble des espaces publics en France, selon la loi relative « à la transition énergétique pour la croissance verte ». Ceci concerne les espaces verts, les forêts, la voirie et les promenades accessibles au public.
Nous changerons alors notre regard sur notre environnement et accepterons que poussent ici où là des herbes que nous jugions « mauvaises » et indésirables.
En 2019, il sera interdit pour les jardiniers amateurs de commercialiser, d'utiliser et de détenir les produits phytosanitaires (10 000 t/an tout de même) tels les herbicides ne seront alors destinés qu'aux professionnels.
Comment se passer de l'herbicide dans l'agriculture ?
De part son efficacité, on peut comprendre la question légitime des agriculteurs : « comment faire sans Glyphosate aujourd'hui ? ». Cette hégémonie a même freiné, voir empêché, la recherche vers d'autres produits ou méthodes alternatives plus respectueuse des sols. Alors qu'il en existe ! Il suffit de changer sa façon de penser, de sortir de sa zone de confort pour se renseigner sur des solutions écologiques aux résultats probants.
Un espoir est né, relayé par les associations et les ONG, d'avoir enfin une vie exempte de glyphosate où que nous nous promenions en France, en Europe, ou dans le monde.
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